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Les suites du krac : Une banque anglaise appelle au secours l'etat pour faillite imminente

La Banque d’Angleterre est intervenue pour éviter la débâcle de Northern Rock, victime de la crise du crédit immobilier.

DES FILES d’attente d’épargnants inquiets, des appels au calme répétés, des actions en chute libre, une livre sterling chahutée… Pour la première fois depuis la crise du crédit, un début de panique a saisi hier la Grande-Bretagne. À l’origine de la secousse : le sauvetage de Northern Rock. Cinquième plus gros distributeur de crédits immobiliers et huitième banque du pays, l’établissement a reconnu avoir demandé un prêt d’urgence à la Banque d’Angleterre, contrainte de jouer les prêteurs en dernier recours.

Du jamais vu depuis trente ans! Que s’est-il passé? Les autres banques de la place refusant de lui prêter de l’argent, Northern Rock a été obligée pour poursuivre son activité d’appeler au secours la Banque d’Angleterre. Celle-ci va mettre à sa disposition les fonds nécessaires «pendant qu’elle travaille à régler son problème de liquidité actuel». Handicapé par la faiblesse de ses dépôts, l’établissement est clairement victime de la frilosité de ses pairs, touchés par la crise des prêts immobiliers américains à haut risque (subprime). Adam Applegarth, le directeur général de Northern Rock, a reconnu hier avoir décidé d’appeler au secours en constatant «que le dégel du crédit espéré en septembre ne se concrétisait pas». À Newcastle, siège de la banque immobilière, ainsi que dans plusieurs agences de Northern Rock, des clients attendaient hier pour récupérer leurs économies. Sans doute n’avaient-ils pas été convaincus par les nombreux appels au calme. Alistair Darling, le ministre des Finances, a expliqué que, grâce à l’opération, «Northern Rock [peut] continuer à travailler normalement». L’autorité des services financiers a rappelé que l’établissement restait «solvable». Quant à la directrice de l’Association des banquiers britanniques, elle a assuré aux 800 000 souscripteurs de crédits et au 1,5 million d’épargnants qu’ils avaient placé leur argent ou emprunté «dans une institution financière extrêmement saine».

«En cas de vraie menace»

À Wall Street, les investisseurs n’ont pas fait preuve de plus de sang-froid. Le titre Northern Rock a perdu jusqu’à 29% de sa valeur, entraînant dans sa déconfiture tous les indices européens. S’il n’est pas question de faillite ni d’effet domino, ce sauvetage ne sera pas sans conséquence. D’abord, un rachat du «rescapé» «devient de plus en plus probable», note Credit Suisse. Depuis le début de l’année, sa valeur a diminué de 50%. De quoi nourrir la crise de confiance. Sur son site Internet, la Banque d’Angleterre précise que ce type d’opération intervient «en cas de vraie menace pour la stabilité du système financier». Hier, le chancelier de l’Échiquier a déclaré qu’aucune autre banque n’avait réclamé d’aide. Mais Adam Applegarth a affirmé qu’il ne «serait pas surpris si ce qui arrive à Northern Rock arrivait à d’autres». Il a aussi imploré ses concurrents d’afficher clairement leur exposition au subprime. Preuve que l’étendue des dégâts est loin d’être évaluée.




Les suites du krac : Une banque anglaise appelle au secours l'etat pour faillite imminente (Vie pratique - Actualités)    -    Auteur : yen - Suisse


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dernière mise à jour : 2007-09-15

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