Vie pratique - Science et Technologie
Les Américains veulent refroidir artificiellement la Terre

Il y a des matins, comme ça, on se lève en pensant avoir une bonne idée. C’est ce qui est arrivé il y a quelques mois à Paul Crutzen, lauréat du prix Nobel de chimie, qui s’est dit qu’injecter régulièrement de grandes quantités de particules de sulfate dans la stratosphère pour bloquer les rayons du soleil pourrait refroidir la planète. Et enrayer le fléau annoncé du XXIe siècle, à savoir le réchauffement climatique.

Quand le serpent se mord la queue

Son approche s’inspire des éruptions volcaniques: contenant de vastes quantités de particules de souffre, elles ont, dans le passé, fait baisser les températures de la Terre à plusieurs reprises. La réflexion de Paul Crutzen semble donc, à première vue, pleine de bon sens. Problème: les sulfates sont nocifs et pourraient, à défaut de protéger la Terre, précipiter sa perte. «Un refroidissement artificiel de la planète (avec des injections de sulfate dans la haute atmosphère) pourrait avoir des effets secondaires dangereux (...) car cela détruirait la couche d'ozone», a affirmé jeudi Simone Tilmes, du Centre national américain de recherche atmosphérique (NCAR), dans l'édition en ligne de la revue américaine «Science». Un effet pervers qui aboutirait à détruire notre barrière naturelle contre les rayons du soleil.

«Alors que le changement climatique représente une menace majeure, davantage de recherches sont nécessaires avant que nous nous lancions dans des tentatives de solutions de géoingénierie», ajoute-elle. La géoingénierie est une nouvelle tendance scientifique qui consiste à recourir aux technologies pour modifier artificiellement le climat afin de lutter contre le réchauffement climatique. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés de nombreux scientifiques.

La couche d’ozone menacée

Dans ses travaux, Simone Tilmes agite le chiffon rouge. Elle explique que l'injection régulière de sulfate dans la stratosphère, qui se situe entre 10 et 50 kilomètres d'altitude, pourrait entraîner des pertes importantes d'ozone au-dessus de l'Arctique et retarder de 30 à 70 ans la reconstitution de la couche d'ozone dans l'Antarctique dans laquelle il y a un trou. Simone Tilmes et son équipe ont analysé l'impact de grandes quantités de sulfate via des simulations informatiques: ces injections artificielles détruiraient probablement entre 25 et 75% de la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique, affectant une grande partie de l'hémisphère nord en raison de la circulation atmosphérique.

Ce qui s’annonce comme une révolution de la façon de penser la lutte contre le réchauffement climatique pourrait en fait s’avérer être une des pires fausses bonnes idées scientifiques de l’humanité.


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Les Américains veulent refroidir artificiellement la Terre (Vie pratique - Science et Technologie)    -    Auteur : Michel - France


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dernière mise à jour : 2008-08-03

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