Médecines douces - Diététique, Alimentation
Végétarien & Végétalien VIVRE SANS MANGER LES ANIMAUX

Quelques raisons et informations pratiques pour un mode de vie moins cruel, plus respectueux de l’environnement et meilleur pour la santé.
INTRODUCTION

Etre végétarien ou végétalien n’est rien d’extraordinaire, ce qui est difficile est de franchir le pas, d’avoir l’énergie, la force de caractère de se démarquer de la majorité actuelle et d’assumer les difficultés quotidiennes liées à son choix. Les difficultés ne sont pas, au contraire de ce que peuvent croire beaucoup de non-végétariens, de trouver un équilibre dans l’alimentation végétarienne ou végétalienne. Etre végétarien ou végétalien est très simple de ce côté-là. Le problème est plutôt de vivre dans une société où rien n’est adapté pour nous, où le végétarisme et le végétalisme sont minoritaires et ne sont pas toujours bien tolérés.
Les textes qui constituent cette brochure ont pour but de vous faire partager (ou à défaut, vous faire connaître) notre point de vue.
Le premier chapitre, où nous exposons les raisons de notre choix, paraîtra, peut-être, à certains qui continuent à manger de la viande, comme étant excessif. Le but n’est pas d’agresser gratuitement mais de vous donner l’énergie de vous démarquer de la masse des humains, d’évoluer vers le végétarisme ou le végétalisme. Malheureusement, pour remettre en cause les idées et habitudes que nous ont donné nos parents et la société, nous sommes obligés d’aborder ces points qui, peut-être, dérangeront les omnivores : nous préfèrerions faire autrement, mais comment ? Peut-être ne faut-il pas se sentir visé en tant que personne : nous dénonçons juste les mécanismes et les idées qui font que des humains se servent des animaux pour s’en nourrir. Nous savons que la plupart des humains n’ont pas pour idéal d’être méchants. La plupart n’ont jamais réfléchi à ce qu’implique la consommation de viande. Comment leur en vouloir vraiment ? Tellement peu d’informations existent sur ce sujet et sur les alternatives que constituent le végétarisme et le végétalisme.
Changer ses habitudes est dur pour certains, surtout quand tout votre entourage est là pour vous inciter à continuer, comme eux, à manger des animaux morts. Nous espérons faire prendre conscience et exposer au grand jour ce que la société essaie de cacher au sujet de la boucherie. Un des objectifs des vendeurs de viande est de faire oublier qu’il faut tuer des animaux pour manger de la viande, notre but à nous est de le rappeler.
La tuerie des animaux et l’utilisation de leurs dépouilles sont tellement banalisées que remettre en cause ces pratiques implique de s’opposer à une bonne part des activités et des croyances actuelles des humains. Il est incroyable à quel point l’humain arrive à tuer des êtres avec tant de facilité et avec un consensus aussi général. Cela fait froid dans le dos, et on ne s’étonnera pas que des massacres se soient produits, dans l’histoire, et encore actuellement, contre d’autres humains pour des motifs aussi farfelus que ceux avancés pour justifier la tuerie des animaux : couleur de peau, langage, forme du visage et du corps, façon de s’habiller, croyance, lieu de naissance, etc.. Tuer des animaux ou tuer des humains, la logique reste la même.
Si nos propos dans le premier chapitre « froissent » quelqu’un, il convient tout de même de garder à l’esprit que cette brochure n’est constituée que d’écrits, alors que la violence que subissent les animaux est, elle, bien réelle et sans commune mesure avec les contrariétés que nous pouvons causer. Ce ne sont pas nos propos qui sont choquants, mais la réalité ignoble qu’ils décrivent. La flamme du désir de justice qui sommeille en chacun de vous aura peut-être été attisée et vous ne serez plus insensibles au sort des animaux. Devenir végétarien ou végétalien vous semblera, comme nous, le minimum que nous pouvons faire pour réduire les cruautés faites aux animaux. Ce minimum ne demande pas de temps et ne coûte pas plus cher que de manger de la viande d’animaux morts. Il demande juste d’avoir le courage d’être parmi la minorité actuelle qui a franchi le pas, pour qu’au fur et à mesure, il soit de plus en plus facile socialement d’être végétarien ou végétalien. Plus nous serons nombreux, plus le végétarisme et le végétalisme seront acceptés par la société ! Comme vous, nous mangions de la viande, pourtant nous avons changé, pourquoi pas vous ?

Nous espérons que cette brochure est suffisamment complète pour répondre à la plupart des questions qu’un humain peut se poser sur les modes de vie végétarien et végétalien. Nous espérons que cette brochure sera une modeste contribution à l’évolution culturelle nécessaire pour vivre dans un monde moins violent. Nous savons que c’est en parlant des problèmes que la culture change et non en se taisant. Nous savons aussi que les mœurs des humains évolueront lentement : il est tellement difficile de se remettre en cause lorsqu’on est soi-même un oppresseur. Il est plus simple de réagir lorsque ses intérêts personnels sont attaqués : l’humain est assuré de ne pas finir dans un abattoir, alors la plupart ne se sentent pas solidaires des animaux. La vie des animaux est tellement insignifiante pour la plupart des humains…
Nous voudrions que chacun, là où il est, agisse individuellement ou collectivement pour faire connaître le végétarisme et le végétalisme. Que partout, localement, des végétariens et des végétaliens s’affirment et agissent pour développer ces idées. Que des familles se forment, que chacun privilégie les produits ne provenant pas de la souffrance d’un animal, pour qu’enfin une société moins cruelle se généralise. D’autres traditions cruelles ont fini par disparaître. A force de persévérance, les mentalités évoluent. Même si rien n’est jamais acquis, car pour survivre, une culture doit aussi se transmettre.
Notre espoir se place dans les jeunes générations car, malheureusement, la plupart des humains les plus âgés n’ont plus assez d’énergie et de recul pour évoluer. Un sondage réalisé en 1996 indique d’ailleurs que les 2/3 des adhérents d’une association végétarienne française ont évolué vers le végétarisme avant 35 ans. Plus l’âge avance après l’adolescence et plus la proportion d’évolution est faible…
Le végétalisme nous semble une évolution logique pour l’humanité vers une société moins cruelle, moins violente et plus respectueuse de chacun. L’avenir est au végétalisme, pour le bien des animaux, des humains et de l’environnement !
Quelques définitions
Végétarien : personne consommant uniquement des végétaux, ainsi que des œufs, du lait et du miel. Un végétarien ne consomme aucune viande, que ce soit celle des animaux terrestres (oiseaux, insectes, mollusques, bovins, etc.) ou des animaux marins (poissons, « fruits de mer » - crustacés, mollusques -, mammifères marins - baleine -, etc.). Un végétarien ne consomme, bien sûr, aucun sous-produit de l’abattage des animaux, par exemple la gélatine, la présure, le caviar. On peut distinguer les lacto-ovo-végétariens, qui consomment, en plus des végétaux, des œufs et du lait, des lacto-végétariens, qui ne consomment, en plus des végétaux, que du lait, ou encore les ovo-végétariens, qui ne consomment, en plus des végétaux, que des œufs.
Végétalien (ou « végétarien strict ») : personne consommant uniquement des végétaux (plus des minéraux ou micro-organismes comme des levures ou des bactéries). Un végétalien ne consomme ni viande, ni sous-produits d’animaux terrestres ou marins, ni œufs, ni lait, ni miel. En pratique, un végétalien ne s’en tient pas qu’aux produits qu’il mange et est souvent « vegan ».
Vegan : terme anglo-saxon, souvent traduit par « végétalien » en français. Seulement, un vegan, en plus d’être végétalien, n’utilise aucun produit d’origine animale dans toutes les facettes de sa vie. Que ce soit ses habits, chaussures, produits cosmétiques, objets divers, agriculture, loisirs, etc.. Il n’utilise donc ni cuir, ni laine, ni fourrure, ni cire d’abeille, ni produits testés sur les animaux, etc.. Un vegan n’accepte d’utiliser dans sa vie, que des produits non-issus de la souffrance d’un animal : végétaux, minéraux ou micro-organismes (non-testés sur les animaux). Ce mode de vie reste un idéal, mais il est le plus approprié, à notre avis, et il tient à chacun d’y tendre suivant ses possibilités.
Frugivore / Fruitarien : personne qui ne se nourrit que de fruits (frais, secs et graines). L’idée majeure derrière ce mode d’alimentation est de ne pas détruire de plantes pour se nourrir, ce qui peut être évité, dans une certaine mesure, si on se contente de cueillir des fruits des arbres. L’avantage peut être aussi dans la réduction du nombre d’animaux tués par accident par les cultures mécanisées des végétaux. Nous n’assurons pas d’information sur cette alimentation et nous ne la conseillons pas car nous ne connaissons personne qui la pratique réellement depuis longtemps.
Libération Animale : la Libération Animale se donne comme objectif que les animaux n’aient plus à souffrir et ne soient plus exploités pour les intérêts des humains. Que ce soit pour les manger, utiliser leur force, les torturer pour la vivisection ou autres, s’en servir pour ses loisirs, etc..
Droits des animaux (« Animal Rights » en anglais) : les droits des animaux, est une lutte qui consiste à obtenir que les animaux soient considérés comme des êtres conscients ayant des droits. Le premier droit étant celui de ne pas être maltraité, tué et mangé.
Antispécisme : façon de penser considérant qu’il n’y a pas de raisons de privilégier les intérêts des êtres conscients en fonction de leur appartenance à une espèce. L’antispécisme se veut politique et place cette discrimination au même niveau que le racisme ou le sexisme. Certains antispécistes passent beaucoup de temps, entre eux, à émettre des théories, à se questionner, à réfléchir et à faire de la philosophie.
DES RAISONS POUR ETRE VEGETARIEN OU VEGETALIEN

Y A-T-IL BESOIN DE PLUS ?
- Savoir qu’il faut tuer un animal pour manger de la viande devrait être une raison suffisante pour devenir végétarien ou végétalien.
- Il devrait suffire de voir l’expression du visage d’un animal lorsqu’on l’égorge, sa terreur lorsqu’il sent qu’on va le tuer, voir son sang couler, l’entendre hurler, se débattre pour avoir suffisamment d’arguments pour devenir végétarien ou végétalien.
- La vue des tueries d’animaux commises dans les abattoirs devrait être un argument suffisant pour devenir végétarien ou végétalien.
EN FRANCE, EN 2002, LA CONSOMMATION DE VIANDE A PROVOQUE LA MORT DE : 728,1 millions de poulets, 41,4 millions de poules et de coqs, des millions de poussins mâles tués à la naissance, 98,6 millions de dindes, 78,5 millions de canards, 31 millions de pintades, 800 mille oies, 4,1 millions de pigeons, 48,9 millions de cailles, 200 mille autres gibiers, 40,4 millions de lapins, 25,85 millions de porcs, 2,04 millions de vaches, 1,86 millions de veaux, 561 mille génisses, 907 mille jeunes bœufs, 324 mille bœufs, 5,13 millions d’agneaux, 700 mille chevreaux, 591 mille ovins de réformes, 850 mille caprins, 37 mille équidés, des centaines de millions de poissons, et beaucoup d’autres… 13,8 milliards d’œufs et 22,7 milliards de litres de lait de vache ont été produits (chiffres de l’OFIVAL).

UN CHOIX POUR MOINS DE CRUAUTE
L’histoire de chaque individu le sensibilise plus ou moins à certains faits. Mon vécu m’a amené à être confronté directement à l’exploitation que subissent les animaux. Je l’ai vu pratiquée, et, lorsque j’ai eu la chance, par la suite, d’avoir accès à de l’information sur le végétarisme et sur le végétalisme, je n’ai pas eu de mal à être convaincu. Ce n’est pas là une théorie abstraite, un concept ou une recherche de pureté : tuer des animaux et les manger est juste dégoûtant car ils sont identiques à nous, faits de viande, de sang et d’os.
Etant né à la campagne, j’ai pu voir très jeune que la viande n’était pas quelque chose de banal qu’on achète sous cellophane en grande surface. Avant d’arriver dans l’assiette, il aura fallu faire naître et élever l’animal. Comment prétendre lorsqu’on voit naître, puis grandir, petit à petit, une oie, par exemple, que les animaux ne souffrent pas ? A leur contact, on se rend simplement compte qu’ils sont comme nous. Ils ont leur vie sociale, ils s’entretiennent physiquement en se nettoyant, ils ont peur si on les surprend, ils sont curieux, ils communiquent entre eux, ils s’occupent de leurs petits. Ils sont, comme nous, capable de communiquer des émotions, peur et joie. Leurs cris ne peuvent peut-être pas être traduits par des mots ou un langage compliqué, mais ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas exactement comprendre un langage que cela nous donne le droit de les maltraiter. Quel sens a le chinois pour une personne qui ne le parle pas ? Aucun. Pourtant cela n’est pas un motif pour tuer un chinois pour le manger.
A force de voir des humains, les animaux s’habituent à eux, ils leur font confiance, ils se laissent approcher et enfermer chaque soir… jusqu’au jour où ils ne sortiront plus… Leur confiance aura été trahie.
Je ne sais pas comment les animaux considèrent les humains qu’ils voient tous les jours leur donner à manger, en tout cas, ils n’iraient sûrement jamais imaginer que les humains font ça pour finir par les égorger, manger leur cadavre et faire le commerce de leur dépouille. Mais c’est bien ça qui les attend.
Lorsque j’étais très jeune, je m’occupais de donner à manger aux animaux de la ferme (oies, canards, poules, lapins et quelques autres), je les voyais naître puis grandir, jour après jour, ils donnaient l’impression d’être contents. J’avais de la sympathie pour eux, j’appréciais de les observer et je m’amusais avec (pas toujours d’une façon intelligente d’ailleurs), puis ils se faisaient tuer, plumer, vider, dépecer, découper.
Lorsqu’ils venaient de se faire trancher la gorge à vif, pendant quelques secondes, ils ne devaient même pas comprendre ce qui leur arrivait car étant tellement habitués au contact des humains, ils devaient un peu leur faire confiance. Ils avaient été mis dans une sorte d’entonnoir où seul leur tête et leur cou sortaient en bas. Ils n’avaient aucune possibilité de s’échapper de cette position. Passées ces quelques secondes, ayant probablement compris et sentant la douleur, ils s’agitaient, mais c’était trop tard, leur sang s’écoulait. Leurs débattements et leur peur ne faisaient qu’accélérer la fuite de leur sang au rythme des battements de leur cœur affolé. Le sang giclait un peu partout autour de l’animal. Trois ou quatre minutes après, l’animal, la tête en bas, n’était plus animé que de quelques convulsions qui allaient en s’estompant, le sang finissait par ne presque plus couler. Voilà comment la vie de l’être que je voyais tous les jours s’achevait. Et ensuite on le mangeait…
C’était pourtant de l’élevage « naturel », « élevé en plein air » comme on dit. Peut-être que l’animal, durant sa croissance, est dans un milieu plus agréable pour lui que les animaux d’élevages intensifs. Il en souffre probablement moins, mais de toute façon il finit quand même égorgé. L’élevage « traditionnel » n’enlève rien à la cruauté de la consommation de viande, il n’est pas plus « propre », et il est peut-être plus traumatisant pour celui qui le pratique car en vivant avec les animaux, c’est un peu comme si on devait tuer ses amis. On connaît l’être qu’on tue (si certains ont des animaux dit « domestiques », ils comprendront peut-être mieux ce que je veux dire). Si nous réfléchissons aux sentiments que nous éprouvons, nous pouvons constater que nous sommes surtout sensibles à la mort de ceux que nous connaissons le plus et de ceux auxquels nous sommes attachés affectivement, quelle qu’en soit l’espèce. Des humains sont, généralement, plus peinés par la mort de leur chien ou de leur chat que par la mort d’un humain qu’ils ne connaissent pas.
Evidemment la transmission des valeurs traditionnelles fait disparaître tous les étonnements qu’on peut avoir face à cette tuerie. Le milieu finit par faire accepter cette pratique comme quelque chose de banal, et des fois, le moment du meurtre est considéré comme une fête. C’est assez étrange, voire inquiétant car on se rend compte que l’humain est capable de faire les pires horreurs et de trouver ses pratiques agréables. Tout dépend de son milieu culturel, même le dégoût est une impression relative… On peut facilement, à ce moment-là, imaginer l’état d’esprit des cannibales, leur pratique leur semble probablement banale et leur procure des moments de joie (enfin, quand ce sont les autres qui sont tués, vidés, etc., c’est toujours pareil…).
Il n’existe pas de valeurs absolues, tout dépend de nos références culturelles, c’est peu de chose, pourtant le résultat est terrifiant. Il suffit de se souvenir que nous, qui ne sommes pas nés dans des familles végétariennes ou végétaliennes, nous avons mangé tranquillement de la viande d’animaux, préparée avec amour et délicatesse sans trouver ça trop dégoûtant, tout est possible, hélas, dans notre monde, il n’y a pas d’autre limite à la barbarie que l’imagination. Malheureusement si certains relèvent ces actes comme étant ignobles, ils sont traités de cinglés, de rêveurs, d’hypersensibles. Ce sont toujours les mêmes arguments qui sont utilisés, que ce soit pour tuer des animaux ou des humains. On dit la même chose des pacifistes, ou si dans un groupe d’humains, l’un d’entre eux trouve incorrect d’aller en maltraiter d’autres, il lui sera reproché les mêmes choses : « trop de sensibilité », « pas assez dur », « c’est normal d’agir ainsi ». Le problème est juste que lorsqu’à son tour on se retrouve opprimé, on voudrait être plus respecté et on ne comprend pas que les autres agissent envers nous, comme nous, nous agissons envers les autres lorsque nous sommes en position de force. Les humains voudraient être respectés alors qu’ils sont incapables d’avoir l’intelligence de ne pas opprimer les plus faibles qu’eux : en général, on récolte ce qu’on sème.
L’élevage industriel est, lui, plus dépersonnalisé, c’est une masse d’êtres conscients entassés, de la matière première consciente, juste des protéines végétales qu’il faut transformer, en masse, en protéines animales, comme si cela concernait juste un processus chimique, non-conscient, identique au règne végétal ou à une usine chimique. On n’a probablement pas le temps d’avoir de sentiments pour cette masse d’êtres pourtant aussi conscients que nous. On doit être quand même assez mal à l’aise devant l’amoncellement de toute cette chair à souffrance vivante, tous ces yeux qui nous regardent, toutes ces consciences qui attendent d’être tuées à la chaîne. Toutes ces carcasses, tous ces os, tout ce sang… et autant d’indifférence. Des mares de sang, des ouvriers travaillant dans des excréments et l’odeur de la mort, couverts de sang, ne faisant plus attention aux cris, aux bruits des chairs et des os qui se déchirent, à force de vivre dans ce cauchemar. Comment certains humains peuvent-ils oser comparer ces tueries d’animaux au découpage d’un légume ou d’un fruit sans se sentir pitoyablement ridicules ? Ont-il seulement vu un animal se faire tuer ? J’en ai vu mourir égorgés un nombre suffisamment grand pour savoir qu’ils sont conscients, qu’ils souffrent et qu’ils ont peur. Et « malheureusement » mon histoire n’est pas originale, j’ai pu rencontrer plusieurs autres personnes qui ont vu tuer des animaux et qui sont devenues végétariennes ou végétaliennes suite à cela. Même des bouchers sont devenus végétariens à force de dégoût devant autant de carnage.
Il faut donc choisir pour sa consommation de viande entre le massacre de masse ou le meurtre en intimité.
Bien sûr, il faut vivre, il y en a qui achètent de toute façon. Ce ne sont pas forcément ceux qui font le « sale boulot » qui sont les plus à blâmer. C’est facile de se donner bonne conscience en achetant tout prêt son bout de viande et en cherchant par tous les moyens à ne pas voir ce qu’implique son achat. C’est facile de gémir sur son sort et être incapable de faire le moindre effort pour ne pas maltraiter les plus faibles. Désolé, mais je n’ai pas envie de vivre du meurtre et du commerce des cadavres. Faire naître des êtres, les élever et en prendre soin comme si c’étaient ses enfants, puis les égorger pour se nourrir de leurs organes, c’est dégradant pour celui qui le fait. Vous aimez manger de la viande ? Eh bien, faîtes le sale boulot vous-même, prenez un couteau et allez tuer le petit que vous avez élevé, c’est toujours mieux lorsqu’on fait les choses soi-même, au moins on sait qui on mâche et on peut se rappeler comment il était content lorsqu’on s’occupait de lui, comment il aimait barboter dans l’eau et s’étendre au soleil. La viande a plus de saveur ainsi et au moins on sait qu’elle est saine… Croyez-vous que le seul « plaisir » de manger de la viande puisse justifier cette barbarie, alors que ce n’est pas nécessaire pour vivre et que du plaisir peut être pris ailleurs, comme en mangeant des végétaux par exemple ? Vous pouvez toujours essayer de vous convaincre que vous êtes « normal » en faisant ça, si vous y arrivez…
La normalité n’est rien d’autre que ce que fait une majorité de personnes. Seulement, la « norme » évolue et elle l’a fait au cours des temps. A certaines époques, la torture était normale, comme l’est encore aujourd’hui l’excision dans certains pays. Pourtant ces pratiques ont été abandonnées et la norme actuelle définie ces pratiques comme barbares. On peut facilement imaginer que les premiers à dénoncer ces pratiques se sont fait insulter, traiter de fous, d’hypersensibles, ou pire. Il en va ainsi de l’évolution culturelle, les premiers à dénoncer une injustice sont toujours pris pour des imbéciles et doivent en payer le prix.

PLUS JAMAIS
Rien qu’en France, plus d’un milliard d’animaux servent chaque année de nourriture à des humains. Jamais massacre planifié aussi massif n’a existé, et si les animaux n’étaient pas tant méprisés, la consommation de viande apparaîtrait alors telle qu’elle est : abominable.
Mais justement, elle ne suscite que rarement l’indignation. C’est plutôt l’indifférence qui est reine en ce domaine, alors même que les conséquences sanglantes de la consommation de viande s’étalent au vu et au su de tout le monde, dans la rue, sur les étals de bouchers, dans les pubs, les films, mais aussi dans les prés ou dans les élevages en batterie. Et dans les assiettes... L’attention des humains se limite trop couramment, lorsqu’elle daigne se pencher sur le sort d’animaux, à la vivisection, la chasse ou la fourrure.
C’est que l’utilisation des animaux, comme nourriture, prouve aux humains, de façon pratique, quotidienne, infiniment répétée, leur différence, leur supériorité sur les « bêtes », leur propre valeur. C’est pourquoi ils tiennent tant à la perpétuer. Hormis les enfants qui se posent des questions sur l’origine de la viande à un certain âge, et qu’on désinforme, souvent, grossièrement, tout le monde connaît l’origine de la viande. Tout le monde sait que les animaux souffrent, éprouvent de la douleur au même titre que les humains. C’est pour nous la raison de cesser de les manger, ou de les utiliser pour la vivisection (etc.). Il nous intéresse qu’on cesse de considérer leur vie (et son contenu) comme insignifiant, et qu’on leur prête la même attention, la même considération que l’on a envers les humains (du moins au niveau du discours). Tant qu’on considèrera que « les humains d’abord » est une affirmation qui va de soi, il ne pourra y avoir qu’une totale déconsidération des intérêts des animaux. En ce qui concerne la consommation de viande, il devrait être clair que les intérêts du mangeur et ceux du mangé sont immensément disproportionnés.
Cette indifférence à l’égard de tous les animaux non-humains, et particulièrement à l’égard des animaux « comestibles », est due en partie, au fait que tout et tout le monde nous renvoie sans cesse à cette vision. La pression sociale qui s’exerce sur chacun et par chacun, la volonté de consensus, la peur des conflits jouent un grand rôle dans cette acceptation. Car si l’opposition à la chasse ou à la vivisection concerne un adversaire lointain, clairement décelable, et à priori totalement étranger à soi, il n’en va pas de même pour la boucherie : nous avons presque tous été amenés à manger de la viande, et presque toujours notre entourage en mange…
A travers l’opposition à la vivisection (ou la chasse, la fourrure…), on peut se permettre d’éprouver des émotions vis-à-vis des animaux et de les prendre en compte partiellement, parce que cela remet peu en cause notre mode de vie, ni notre univers mental, parce qu’on ne brise pas le consensus avec le voisin (au contraire, on l’affermit : ce n’est pas lui, non plus, le « monstrueux » vivisecteur) et parce que l’antivivisection trouve aussi appui sur une peur diffuse, et donc sur des oppositions supplémentaires, plus acceptables pour les humains qui mangent de la viande : opposition au profit, à la technologie « démoniaque », à la démiurgie de l’humain…
L’ORIGINE DE NOS IDEES & SE REMETTRE EN CAUSE
D’où viennent nos idées, nos désirs, tout ce qu’on définit comme étant « soi » ? Nos idées ne viennent pas de notre « intérieur », mais elles sont issues de toute notre éducation et de toutes nos expériences. Ce que nous considérons comme faisant partie de nous-mêmes n’est ni plus, ni moins, quelque chose que d’autres nous ont apporté. L’humain est un être culturel : sans l’apport culturel de ses congénères, l’humain ne développe pas de langage ou d’idées particulièrement élaborées. Ce que nous sommes est étroitement lié à notre milieu, même l’accent de nos paroles est influencé par notre milieu et seuls ceux qui viennent d’une autre région se rendent compte que nous avons un accent. Sans regard extérieur, nous ne nous en rendons pas compte. En ayant conscience de tout ce qui nous influence, nous pouvons arriver à prendre du recul sur ce que nous pourrions prendre comme faisant partie intégrante de notre personnalité. Il est à ce moment plus facile de se remettre en cause, sans avoir l’impression de perdre un bras ou une jambe : on nous a donné nos idées, nous ne les avons pas forcément choisies et si ces idées sont mauvaises, cela ne veut pas dire que nous soyons, nous, mauvais. Nous sommes « mauvais » juste car nous avons trop intégré, en nous, ces idées au point de nous identifier totalement à elles, de les considérer comme étant une émanation de « soi ». Notre milieu nous conditionne, et ceci est vrai pour tout le monde. Certains en ont plus ou moins conscience ; de ce fait ils sont plus capables de prendre du recul et d’avoir un esprit critique.
Beaucoup ne font, toute leur vie, que singer leurs semblables, que se soit lorsqu’ils sont enfants en imitant leurs parents ou une fois adulte en s’identifiant aux valeurs des groupes auxquels ils sont intégrés. Se remettre en cause, admettre qu’on a tort est très dur. C’est une sorte de fierté que chacun possède plus ou moins. Arriver à ce qu’une personne admette que son attitude est oppressive et tyrannique, et qu’elle se motive à faire des efforts pour l’éviter n’est pas évident. Des maris violents, des violents, des personnes qui sont en position de force acceptent rarement, d’eux-mêmes de modifier leur attitude. Il faut souvent une contrainte pour y arriver (pression de l’entourage, coalition, personnes plus fortes, système judiciaire, travail thérapeutique, etc.). On voit facilement la tyrannie d’un dictateur politique, ou la tyrannie des autres qu’on subit, mais réfléchir sur sa propre tyrannie est plus difficile pour la plupart des humains que de jouer les rapports de force. Ce sera « excitant », facile et rassembleur de monter une population (à tort ou à raison) contre une autre personne (ou un groupe de personnes). Avoir un ennemi commun permet de s’unir et de se positionner dans le camp des « gentils ». Alors que se remettre en cause est moins mobilisateur.
Un problème est toujours « secondaire » lorsqu’on n’a pas à en souffrir et encore pire, quand on sent bien que la cause du problème est soi-même – rien n’est objectif. Qu’on ne s’étonne pas de la tyrannie des humains quand on n’est pas capable soi-même de se remettre en cause juste à cause d’un plaisir qu’on nous a appris à éprouver lorsqu’on mange de la viande d’animaux morts. Car là aussi ce plaisir on nous l’a inculqué…
Quel tyran, quel violent, quel macho, quelle personne assoiffée de pouvoir se préoccupe de la peine de ses victimes quand il n’en souffre pas lui-même ? Par contre, lorsque le tyran se retrouve à son tour dans la position du faible, il réclame pitié pour lui. Ne serait-il pas plus simple de faire un effort pour moins rechercher à écraser l’autre ? Chacun y trouverait son compte.
LA VIOLENCE…
Un jour une femme omnivore qui avait fait un reportage dans un abattoir a refusé de me prêter les photos qu’elle avait réalisées car, d’après elle, exposer ces photos aux non-végétariens était une violence trop forte envers eux. Il ne faudrait donc pas parler de la réalité qui se cache dans les abattoirs car cela rendrait la digestion moins agréable. La terreur et l’abattage en masse subis par les animaux n’étaient pas par contre, pour elle, une violence bien pire que la vue de cette réalité. Voir l’horreur sur des photos serait-il plus douloureux que d’être les victimes sur les photos ? Vouloir cacher ce spectacle est la meilleure preuve que cette pratique est ignoble.

1) Extraits de « l’entraide, un facteur de l’évolution », livre écrit par P.Kropotkine en 1897 :
A propos des tribus d’Australie « Quant à leur moralité, nous ne pouvons mieux faire que de résumer les réponses suivantes, faites aux questions de la Société Anthropologique de Paris par Lumholtz, missionnaire qui séjourna dans le Nord du Queensland : les sentiments d’amitié existent chez eux à un haut degré. Ils subviennent d’ordinaire aux besoins des plus faibles ; les malades sont soignés attentivement et ne sont jamais abandonnés ni tués. Ces peuplades sont cannibales, mais elles ne mangent que très rarement des membres de leur propre tribu (ceux qui sont immolés par principe religieux, je suppose) ; ils mangent seulement les étrangers. ». A propos des Papous « Ils ont soins des malades et des vieillards ; les vieillards ne sont jamais abandonnés, et en aucun cas ne sont tués – à moins qu’il ne s’agisse d’un esclave déjà malade depuis longtemps. Les prisonniers de guerre sont parfois mangés. Les enfants sont très choyés et aimés. Les prisonniers de guerre vieux et faibles sont tués, les autres sont vendus comme esclaves. ». A propos du cannibalisme « Si nous tenons compte des faits qui ont été mis en lumière pendant une récente discussion sur ce sujet à la Société Anthropologique de Paris, ainsi que les remarques accessoires disséminées dans les ouvrages qui traitent des sauvages, nous sommes obligés de reconnaître que cette habitude, aussi, doit son origine à la pression de la nécessité. Plus tard elle fut développée par la superstition et la religion, jusqu’aux proportions affreuses qu’elle a atteint aux îles Fidji et au Mexique. Il est établi, jusqu’à ce jour, que les sauvages se voient parfois réduits à dévorer des cadavres dans un état de putréfaction très avancé et qu’en cas d’absolue disette certains ont dû déterrer des cadavres humains pour se nourrir, même en temps d’épidémie. Ce sont là des faits vérifiés. Mais si nous nous reportons aux conditions que l’humain eut à affronter durant la période glaciaire, dans un climat froid et humide, n’ayant que très peu de nourriture végétale à sa disposition ; si nous tenons compte des terribles ravages que le scorbut fait encore parmi les primitifs insuffisamment nourris ; et si nous nous souvenons que la chair fraîche et le sang sont les seuls reconstituants qu’ils connaissent, il nous faut admettre que l’humain, qui fut d’abord un animal granivore, devint un carnivore durant la période glacière. Il trouvait des rennes en quantité à cette époque, mais les rennes émigrent souvent dans les régions arctiques, et quelquefois ils abandonnent entièrement un territoire pour plusieurs années. En ce cas les dernières ressources de l’humain disparaissaient. Dans d’aussi terribles épreuves, des Européens eux-mêmes ont eu recours au cannibalisme : c’est ce qu’ont fait les sauvages. Jusqu’à l’époque actuelle, ils dévorent parfois les cadavres de leurs propres morts : ils ont dû alors dévorer les cadavres de ceux qui allaient mourir. Des vieillards moururent, convaincus que par leur mort ils rendaient un dernier service à la tribu. C’est pourquoi le cannibalisme est représenté par certains sauvages comme ayant une origine divine, comme quelque chose ordonné par un message du ciel. Mais plus tard le cannibalisme perdit son caractère de nécessité et survécut en tant que superstition. On mangea ses ennemis pour hériter de leur courage. A une époque encore postérieure, on mangeait, dans le même but, l’œil ou le cœur de l’ennemi, tandis que parmi d’autres peuplades ayant de nombreux prêtres et une mythologie développée, des dieux méchants, altérés de sang humain, furent inventés et des sacrifices humains furent demandés par les prêtres pour apaiser les dieux. Dans cette phase religieuse de son existence, le cannibalisme atteignit ses caractères les plus révoltants. Le Mexique en est un exemple bien connu ; et aux îles Fidji, où le roi pouvait manger n’importe lequel de ses sujets, nous trouvons aussi une caste puissante de prêtres, une théologie compliquée et un développement complet de l’autocratie. Le cannibalisme, né de la nécessité, devint ainsi, à une époque postérieure, une institution religieuse, et sous cette forme, il survécut longtemps après qu’il eut disparu chez des tribus qui l’avaient certainement pratiqué à des époques précédentes, mais qui n’avaient pas atteint la phase théocratique de l’évolution. »
Il ressort de ces études que comme pour la consommation de viande animale, le cannibalisme est pratiqué en prenant comme victime « l’étranger », celui qui sera différent de nous, qui n’aura pas la même forme de corps et couleur, qui ne fait pas partie de la communauté, ou celui qui a été vaincu, qui est considéré comme un esclave. Les animaux sont mangés par beaucoup d’humains car ils sont différents d’aspect des humains. L’humain considère qu’il les domine et que les animaux ne font pas partie de sa communauté. La consommation de viande est toujours un acte de domination sur l’autre, on enlève le droit d’exister à la victime pour assouvir ce qu’on considère comme son intérêt.
Il est donné des vertus extraordinaires à la viande : rendre plus fort, plus performant en s’appropriant les capacités de la victime. Comme actuellement les personnes qui croient qu’en mangeant et en faisant manger de la cervelle à leur enfant, ils deviendront plus intelligents, ou qu’en mangeant du bœuf ils deviendront plus forts, etc.. Ces croyances ne se basent sur aucune expérience scientifique comparative, qui déterminerait qu’un végétalien aurait moins de force, moins d’intelligence, etc. qu’un omnivore. Ces croyances ne sont que du mysticisme. Un aliment, qu’il soit végétal ou animal (humain compris) fournit des molécules semblables. Un acide aminé apportera la même énergie, quelle qu’en soit son origine.
La consommation de viande animale est aussi une religion : elle a ses prêtres - une partie du milieu médical - qui prétendent, malgré l’évidence, que la consommation de viande est vitale. Elle a sa théologie, qui prétend que les animaux sont inférieurs à l’humain (ce qui « permet » qu’ils soient mangés) et que dieu les a mis sur terre pour que nous les mangions. Elle a ses adeptes qui en bonne conscience, et sans être des monstres car ils peuvent, par ailleurs, se montrer solidaires envers des êtres qu’on leur a appris à respecter (leurs enfants, des humains en difficultés), perpétuent la croyance sans se poser de questions.

Il est facile de voir ce qui ne va pas dans la culture de peuplades dont nous ne faisons pas partie. Il est moins aisé de savoir prendre du recul par rapport aux pratiques de sa propre société. On peut très bien accomplir les pires horreurs sans la moindre sensation de faire un acte barbare, sans chercher à être méchant et on peut être, par ailleurs, quelqu’un d’aimable, attentionné sur d’autres points. Notre milieu de vie conditionne beaucoup nos sensations et nos idées.
On peut aussi apprendre que l’humain était granivore à l’origine et nullement omnivore.

2) Article paru dans le journal « La Dépêche » le 30 juin 1989 : « L’horreur… Steak… tartare. Les amis d’Alexei Soukletine conserveront longtemps un goût amer dans la bouche : eux qui aimaient tant fréquenter sa table pour la bonne viande qu’il y servait ont appris l’année dernière qu’ils consommaient, en fait, de tendres jeunes filles. Ce cas extraordinaire de cannibalisme s’est déroulé en 1987 et en 1988 en Tartarie (centre de la Russie). Soukletine a avoué l’assassinat de sept jeunes filles dont la plus jeune avait seulement 11 ans, rapporte le dernier numéro du magasine soviétique « Smena » (« La Relève »). Dans un article destiné à défendre le maintien de la peine de mort en U.R.S.S., l’auteur dévoile, pour la première fois, cette affaire dont la presse n’avait jamais parlé. Cet homme d’une quarantaine d’année vivait avec une jeune femme de 25 ans, Madina Chakirova qui participait à ses crimes. Il violait ses victimes qu’il avait entraîné chez lui, les tuait à coups de couteau puis les découpait avant d’en enterrer une partie et de consommer le reste. Il lui est même arrivé de vendre cette viande à bas prix à des connaissances pour préparer des chachliks. Soukletine s’est lui-même découvert en se vantant de manger de la chair humaine lors d’une soirée de beuverie. La rumeur est finalement parvenue à la milice qui ne voulait pas y croire, mais une enquête et une perquisition chez lui ont immédiatement établi la terrible évidence. Soukletine a été jugé l’année dernière, condamné et fusillé, Madina Chakirova et un autre complice ont été condamnés à quinze ans de prison. ».
Cet article, une fois de plus, démontre que la consommation de viande est un acte de domination, au même titre que le viol ou le sexisme. La victime peut être maltraitée, tuée et mangée car elle est considérée comme plus faible ou inférieure. Sa vie est purement et simplement niée. Celui qui commet cet acte se sent plus fort. Il retire un sentiment de puissance à manger de la viande (au point de s’en vanter) ou à maltraiter quelqu’un.
De plus on voit bien que la viande humaine n’a pas de différence avec la viande des autres animaux au niveau du goût et de l’aspect. La différence n’est que culturelle : si les gens croient manger de la viande d’un animal non-humain, ils vont saliver, avoir une sensation d’appétit, de bonne odeur et ils prétendront prendre beaucoup de plaisir à en manger. Par contre, s’ils apprennent que c’était de la viande humaine, ils auront envie de vomir et seront peut-être traumatisés d’avoir pu manger cette viande, de l’avoir eue dans leur assiette, portée à leur bouche et d’avoir mâché des morceaux d’un humain en y prenant plaisir. C’est aussi comme ces humains qui veulent continuer à consommer de la viande animale, en faisant tous les efforts qu’ils peuvent pour ne pas penser aux horreurs que représente, pour les animaux, l’assouvissement de leur petit plaisir personnel. Beaucoup arrêteraient d’en manger si on leur faisait visiter des abattoirs ou s’ils devaient tuer eux-mêmes les animaux qu’ils mangent sans aucune nécessité.
La consommation de viande se perpétue dans une logique identique à celle du cannibalisme, et dans quelques siècles, il est probable que cette pratique sera considérée avec autant d’horreur que l’est actuellement le cannibalisme.

LE NATUREL
Beaucoup de personnes se réfèrent au « naturel » pour justifier diverses choses parfois contradictoires entre elles. Mais qu’entend-t-on par ce terme ? Certains critiqueront l’usage de la voiture ou des recherches génétiques mais accepteront l’usage du fusil pour tuer. Un fusil étant bien sûr très « naturel ». Comme sont encore « naturels » une arbalète, un arc, une lance ou un couteau. Ces outils sont des productions d’humains alors pourquoi un couteau serait-il plus « naturel » qu’une usine chimique étudiée pour ne pas polluer ? Et un vélo qui ne pollue pas, qu’a-t-il de « naturel » ? Pourquoi les adeptes du « naturel » s’habillent-ils ? Les habits ne sont pas particulièrement « naturels », ni les fourchettes et les cuillères, ni tous les produits que transforme l’humain. Pourquoi les accepter et justifier sa consommation de viande en utilisant cet argument pseudo-« naturel » et à côté accepter bon nombre de pratiques qui impliquent des techniques complexes fabriquées par l’humain ? Ceci est un double langage, ni plus ni moins, pour excuser une pratique.
Ceux qui se réfèrent au « naturel » ne devraient ni s’habiller, ni utiliser aucun outil, l’humain étant par « nature » adapté à une fonction définie par les capacités uniques de son corps. Bon nombre de faits « non-naturels » sont acceptés sans difficultés simplement car ils confortent les gens dans leurs idées. D’un côté, par exemple, ils diront que ce n’est pas « naturel » qu’un chien et un chat domestiques soient végétaliens, que c’est jouer les apprentis sorciers (comme si avoir des animaux domestiques était « naturel »…). Pourtant se sont les mêmes qui accepteront les médicaments, transfusions, chirurgie et la recherche médicale qui n’ont rien de « naturel ».
Le naturel serait ne rien changer à un « ordre naturel » : mais qui a défini les caractéristiques de cet ordre ? Aucune observation n’est impartiale : se référer à la période où l’ancêtre de l’humain a consommé de la viande pour dire que manger de la viande serait naturel, n’est pas neutre car on peut très bien se référer à la période juste avant où l’ancêtre de l’humain était végétarien pour dire, que par nature l’humain n’est pas fait pour en manger. D’ailleurs, les anthropologues disent que par « nature » l’humain est végétarien...
Le terme « naturel » est une notion culturelle comme le sont tous concepts et toutes idées que l’humain peut imaginer. Une situation donnée est définie comme « naturelle » et il est considéré qu’il ne faut pas la modifier, ne rien toucher, ne faire aucune remise en cause. Dans cette logique il est facile de justifier un peu tout ce qui arrange divers humains. Il suffit d’y attacher le qualificatif « naturel » pour que ce soit forcément bon.
Ce qui nous préoccupe n’est pas la sauvegarde d’entités culturelles telles que la « nation », la « tradition », l’« espèce », la « nature », mais les individus réels. Les idées n’éprouvent rien, les individus oui. Par exemple, vouloir réintroduire, dans la montagne, des espèces particulières comme l’ours sous prétexte qu’il y avait des ours, 100 ans plus tôt, est, à notre avis, aberrant du point de vue de l’intérêt des ours : qu’ont-ils à y gagner si ce n’est se faire tuer par des humains ? L’espace est colonisé par les humains et l’équilibre des écosystèmes se passe bien des ours jusqu’à preuve du contraire. D’ailleurs, avec cette logique, pourquoi ne pas ne pas vouloir réintroduire les dinosaures? Il existait bien des dinosaures en Europe, quelques millions d’années plus tôt…
De plus, la moindre manifestation, pour défendre 3 ou 4 ours, tue beaucoup plus d’animaux par la consommation de viande des manifestants, que le nombre d’ours qu’ils veulent défendre. Ils ne sont ni végétariens, ni végétaliens pour la plupart. Ils ne se préoccupent des animaux que parce qu’ils sont en voie de disparition ou disparus. Par contre, les millions d’animaux tués dans les abattoirs, qui sont des établissements qui n’ont pourtant rien de « naturel » : aucun intérêt pour eux.
Nous sommes plus intéressés par manifester pour l’arrêt des élevages, de brebis ou autres, car si ce ne sont pas les ours (ou les chiens : on dit très peu que les chiens tuent plus d’animaux d’élevage que les ours) qui tuent les troupeaux, ce seront les humains qui les élèvent qui le feront pour nourrir, entre autres, les manifestants qui veulent défendre les ours. Pour un animal d’élevage, être tué par un ours, un chien ou un humain, cela doit paraître bien similaire. Nous pouvons comprendre que des humains défendent les ours, mais nous trouvons incohérent qu’ils ne soient pas végétariens ou végétaliens, car pour nous, une brebis vaut autant qu’un ours. N’oublions pas que ce sont les éleveurs qui produisent du lait, de la viande, du cuir et de la laine avec leur élevage qui veulent tuer les ours, et que se sont eux qui ont supprimé les ours dans le passé. Alors ne pas être végétarien ou végétalien soutient les éleveurs qui tuent les ours (et les brebis, moutons, etc.).
La quantité de pollution que provoque une production n’est en rien un gage de définition du « naturel » ou du « non-naturel ». On peut très bien imaginer que les fabrications des humains soient un jour totalement recyclables et que ne seront utilisées que des énergies renouvelables. Un ordinateur, symbole de la science humaine et qui peut difficilement être prétendu « naturel », pourra ne pas être plus producteur de déchets lorsqu’il sera périmé que des produits organiques. Alors que la consommation de viande est, elle, productrice d’une pollution catastrophique, et que même en considérant des méthodes de production alimentaire artisanales, celles qui sont les moins polluantes sont celles qui sont végétaliennes. Les excréments d’animaux, qui sont définis comme « naturels », représentent une pollution dramatique dès qu’ils sont en quantité importante. Alors pourquoi les « écolos » ne privilégient-ils pas le végétalisme ? Leur logique à géométrie variable s’adapte bien à ce qui les remet le moins en cause. Pour eux, il faut que l’humain continue d’exercer son autorité sur l’ensemble des animaux en les massacrant.
De plus, en ce qui concerne la pollution, des phénomènes non-issus des productions humaines provoquent des pollutions catastrophiques comme les irruptions volcaniques. Et la nature a beaucoup évolué dans l’histoire, des espèces se sont modifiées ou ont disparu. La nature n’est pas figée comme certains voudraient le croire.
Sauvegarder une espèce n’a pas d’intérêt en temps que tel pour nous, ce qui nous intéresse est l’individu lui-même et pas « l’espèce ». Ceux qui s’intéressent juste à sauvegarder les espèces ne s’inquiètent pas que des animaux soient tués lorsqu’ils ne sont pas menacés de disparition. On peut faire des massacres, mais surtout que l’espèce ne disparaisse pas totalement. Drôle de logique ! Que dirait-on si le massacre des français était permis à condition d’en laisser quelques-uns en vie pour se donner bonne conscience et montrer qu’on n’a pas déséquilibré la « nature » ? Nous trouvons regrettable de devoir tuer un être, qu’il soit un humain ou un autre animal, nous pensons que dans tous les cas des alternatives devraient être cherchées, même si ceci est loin d’être facile, on peut toujours tendre vers ce but.
En définitive le naturel est synonyme de tradition : une chose existe donc elle devrait exister pour l’éternité. Il est bon d’être prudent face au changement, d’en mesurer les conséquences, mais ceci peut très bien conduire, par excès, à un fascisme : il a été arbitrairement défini un ordre et puis il ne faut plus rien y changer. L’arnaque est de définir cet ordre comme « naturel », ce qui sous-entendrait qu’il a existé depuis toujours, qu’il est immuable, comme si une divinité l’avait défini lors d’une création de l’univers. Cet ordre ne fait qu’arranger les intérêts de certains humains, rien de plus. Si votre pseudo « ordre naturel » consiste à se massacrer les uns les autres pour l’éternité, nous vous le laissons et ne le reconnaissons pas du tout. Notre idéal est de vivre en paix et en harmonie, pas de perpétuer le meurtre et la boucherie.
Notre but n’est pas de conserver une situation définie arbitrairement par certains humains comme « naturelle ». Des traditions sont moralement inacceptables (excision, rites violents, sexisme, nationalisme, goût du pouvoir, etc.) car elles provoquent des morts et des souffrances, elles doivent donc disparaître.
Toutefois, œuvrer pour développer des techniques recyclables, les moins dépensières en énergie, les énergies renouvelables, les espaces verts et boisés, et le contrôle du développement de la population humaine, est important car cela va dans le sens de moins d’oppression et de souffrance pour les humains et les animaux. Nous sommes d’accord que l’air, l’eau, les espaces de verdure et les arbres doivent rester accessibles à tous (il faut déjà payer pour avoir de l’eau potable, à quand l’air payant ?). Seulement, nous n’acceptons pas que des pratiques cruelles prennent comme prétexte le terme « naturel » pour être justifiées car d’une part chacun définit ce terme de la façon dont cela l'arrange le plus, et d’autre part, l’élément que nous prenons en compte est la personne (humaine et animale).

IL FAUT CHOISIR…
Certains nous reprochent de ne pas penser à la « souffrance » des végétaux que nous mangeons, d’autres nous reprochent d’être trop radicaux car nous sommes végétariens ou végétaliens. « Pas assez loin », « trop loin », le point commun de ces personnes est qu’elles ne veulent tout simplement pas se remettre en cause… Celles qui nous reprochent de ne pas aller assez loin ne sont pas des personnes qui appliquent les idées qu’elles nous reprochent de ne pas pratiquer. Elles n’en ont déjà rien à faire de leur consommation de viande, de la mort des animaux et du gaspillage de végétaux que cela provoque. C’est facile à ce moment de nous critiquer, tout en se maintenant soi-même dans un plat conformisme sécurisant, alors que d’autres nous traitent de fous rien que parce qu’on parle de végétarisme pour ne pas tuer des animaux.
Dans une situation où des personnes ont des attitudes différentes, ce sera toujours l’autre qui sera défini comme radical. Définir le végétarisme et le végétalisme comme une radicalité serait considérer que se nourrir juste avec des végétaux serait très difficile. Comme si dans l’alimentation omnivore il n’y avait que de la viande de consommée… D’où souvent les réactions de surprise « mais que mangez-vous ? ». La viande est tellement valorisée, que les humains ne voient plus le reste. Se nourrir avec de la viande peut très bien être vu comme un acte radical : tuer un animal pour se nourrir de sa dépouille ou le tuer juste pour le « plaisir »…
Si certains nous voient comme des radicaux, c’est juste car nous avons le courage d’essayer, autant que nous le pouvons, de tendre vers notre idéal d’existence, malgré notre faible nombre. Si le fait d’être végétarien ou végétalien était plus généralisé (comme au Royaume-Uni), personne ne nous considèrerait comme radicaux.
Notre attitude est loin d’être idéale, nous en avons conscience (d’ailleurs qui se croit parfait ?), mais nous avons le mérite d’essayer de faire évoluer la culture vers moins de cruauté, et ceci n’est pas du goût de ceux qui devraient faire un effort personnel de remise en cause.
Entendu dans la bouche d’une adulte, mère de deux enfants :

« mes filles aiment beaucoup les animaux. Heureusement, je crois qu’elles n’ont pas fait le rapport avec la viande qu’elles mangent ». Ce rapport, on le leur expliquera plus tard, en même temps que l’inexistence du Père Noël. En attendant, on donne aux enfants l’image d’animaux gentils et mignons qu’on retrouve dans les dessins animés, par exemple, ceux de Walt Disney (bambie, les cent un dalmatiens, etc.). Les enfants gobent cette image, parce qu’elle est agréable. Elle évoque tout plein de sensibilité et d’amour. Comparée à la réalité, elle est ridicule et elle est faite pour l’être.
Phase 2 : on explique aux enfants que la nature est pleine de carnage et de compétition ; que les animaux sont en général méchants ou indifférents, et que si nous on les bouffe, c’est forcé, et que de toute façon c’est normal, ils ne méritent que ça, puisqu’ils se bouffent entre eux. C’est une image aussi fausse que la première, mais comme elle est « dure », alors que la première est « douce », on ne se moquera pas de celui qui la met en avant, car il montre ainsi qu’il « n’est pas un enfant ». On s’arrange alors pour identifier toute sensibilité envers les animaux à la première image ; on l’appelle alors « sensiblerie ».
Les enfants comme beaucoup d’animaux sont capables d’affectivité, d’amour, de haine, de cruauté et d’indifférence envers à peu près tout : un lézard, un frère, un chat, ou un jouet. L’altruisme dont ils font souvent preuve peut s’appliquer à un animal comme à un humain. L’éducation qu’on leur fourgue sert entre autre à remplacer en grande partie la notion de bon / mauvais qu’ils peuvent avoir, pour eux-mêmes ou pour les autres, par la notion de socialement permis / interdit. C’est seulement alors qu’ils comprendront, par exemple, que c’est faire preuve de sensibilité que de se préoccuper des conditions de vie des pauvres mais que c’est de la sensiblerie que de se demander si les raticides ne tuent pas les rats dans d’horribles souffrances. Pendant la guerre, c’est de la sensiblerie que de ne pas vouloir tuer des humains.
Bien sûr, dit comme je le dis, cela ressemble à un complot pour manipuler l’enfant. Ce n’est sans doute pas un complot au sens propre. Mais comment rendre compte du fait que tant de végétariens racontent que quand ils ont voulu cesser de manger de la viande, la pression de leurs parents contre eux a été formidable ?
Comment rendre compte de la mauvaise foi énorme d’une partie du corps médical français, qui affirment contre leur propre logique la nécessité de manger de la viande ? Comment rendre compte de l’indifférence complète de la quasi-totalité des gens envers les conditions d’élevage des animaux et envers leur abattage ? Comment expliquer que, quand je parle de ces problèmes devant les gens, d’abord on ne comprend pas, ensuite on se moque doucement de moi, et, si j’insiste, on devient agressif ?
On a l’impression que parler du crime quotidien massif que commettent les gens contre des êtres sensibles revient à transgresser un tabou. Se préoccuper des animaux rappelle la sensibilité brute qu’on a tous eu dans notre enfance ; c’est un acte asocial. C’est un acte qui dit qu’on veut porter son regard hors de la société, vers des choses et des êtres qui existent autrement que par un statut social. C’est aussi un acte gratuit : jamais les animaux ne voteront pour nous, jamais ils ne nous mettront au pouvoir. On ne peut attendre d’eux aucune gratitude. La rapacité est fortement encouragée socialement : celui qui arnaque les autres est admiré, celui qui en est la victime est méprisé.
PSYCHOLOGIE PAS TRES « NEUTRE »… : Lawrence Kohlberg, un psychologue à Harvard bien connu pour ses travaux sur le développement du sens moral, rapporte comment son fils, âgé de quatre ans, manifesta pour la première fois un engagement moral et refusa de manger de la viande, parce que, disait-il, « c’est mal de tuer les animaux ». Il fallut à Kohlberg six mois pour détourner son fils de cette manière de voir, qui, à son avis, était due à un défaut de distinction adéquate entre les cas où il est juste de tuer et les cas où cela est injuste, et qui montrait que son fils était encore dans un stade primitif du développement du sens moral.


Quelques informations supplémentaires:

* Etrange ? Vous avez dit étrange ? Certaines personnes peu habituées à la pratique du végétalisme pourront trouver « particulier » de devoir s’exposer au soleil pour obtenir la vitamine D et de devoir faire attention à son apport en vitamine B12. Mais n’est-il pas autant « particulier » de devoir élever et tuer des animaux pour se nourrir de leurs organes, ou de boire leur lait et manger leurs œufs ? Qu’est-ce-qui rendrait ces pratiques moins « particulières » ? Juste l’habitude. Faire des élevages de micro-organismes (levure et bactéries) n’est pas une idée plus bizarre que faire des élevages d’animaux pour les tuer. Elever des bactéries et des micro-organismes est à la fois moins cruel et moins dépensier en énergie. Ce sont bien les seules différences. Toutes les habitudes nouvelles surprennent car on fait toujours plus attention à ce qui sort de la norme, qu’à une banalité, mais lorsqu’elles se généralisent, et deviennent à leur tour banales, plus personne ne s’en étonne. Les premiers agriculteurs humains ont dû certainement passer pour des personnes ayant des pratiques « bizarres » lorsque la cueillette et la chasse étaient les seuls moyens pratiqués par les humains pour se procurer des aliments.
* Les produits nocifs végétaux : ils sont très variés chimiquement et beaucoup sont toxiques. Il faut éviter de manger sans savoir. Même ceux que l’on consomme traditionnellement peuvent être toxiques, surtout s’ils ne sont pas bien préparés. La plupart des légumineuses sont toxiques crues. La moutarde, etc.… sont néfastes à haute dose. Se méfier des moisissures qui sont souvent cancérigènes ; par exemple certaines qui se développent sur les arachides mal entreposées (aflatoxines, cancers du foie en Afrique). Le chou, là où on en mange beaucoup, induit des déficits d’iode. Tout ceci n’est pas très grave, il suffit seulement de manger varié.
Les végétaux contiennent souvent des substances qui diminuent l’absorption de certains nutriments, comme l’acide oxalique pour l’absorption du calcium. Il y a aussi l’acide phytique, présent dans les plantes avec les fibres, et qui amène certains pontes à déconseiller le pain complet, qui en a plus que le pain blanc. L’acide phytique diminue l’absorption du calcium, du fer, etc.… Mais chez le consommateur habitué à une alimentation végétale riche en acide phytique, il apparaît progressivement une activité phytasique dans la flore digestive, ce qui permet une utilisation satisfaisante du calcium alimentaire malgré l’ingestion d’acide phytique. Le tanin (thé, cacao, et dans une moindre mesure certains fruits et légumes verts) diminuent l’absorption des protéines et des vitamines B12, B1 et du fer. Le soja mal cuit contient une substance qui diminue l’absorption des protéines.

* Ils nous rendent malade… : Le végétalisme est souvent l’objet de vives critiques de la part de médecins, de diététiciens, de l’entourage, etc.. Celles-ci sont, généralement, de nature à engendrer une certaine angoisse chez les néophytes qui se lancent un peu dans l’inconnu. Or, on sait que le stress peut avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement et l’équilibre d’un organisme : par exemple, il induit un état d’acidose, et exerce une influence négative sur la flore intestinale. Il augmente également la perméabilité de la membrane cellulaire au calcium et au magnésium appelés à l’extérieur de la cellule par la tension physique de l’individu stressé. Ces éléments sont alors éliminés en quantités importantes dans les urines. La carence calcique et magnésienne se traduit notamment par divers symptômes connus sous le terme de spasmophilie et tétanie, maux qui peuvent être soignés avec succès par l’application de techniques de relaxation mentale telles que la sophrologie.
Si un végétalien débutant est traumatisé par les mensonges et les sarcasmes de son entourage, le doute s’installera dans son esprit. Une angoisse en partie inconsciente le poursuivra peut-être pendant des mois, voire des années. Perte de calcium et de magnésium, puis spasmophilie feront leur apparition. Il se sentira mal dans sa peau, déprimé, épuisé nerveusement. A juste titre, il attribuera ses malaises à une carence, mais au lieu d’en soupçonner la véritable cause (dans le cas présent : le stress), il commencera à perdre confiance dans la valeur du végétalisme. Et face à tous les propos négatifs exprimés par son entourage, il lui faudra une solide dose de personnalité, d’esprit critique et d’intelligence pour ne pas renoncer à son idéal. On voit, ainsi, comment un végétalien débutant, mal entouré socialement et fréquemment en état de stress, peut avoir des difficultés à trouver son équilibre psychosomatique.

* Les chiens et les chats végétariens / végétaliens : Les chiens peuvent parfaitement être végétaliens. Un chien, sur un plan purement pratique, mange le plus souvent très facilement ce qu’on lui donne. Une alimentation à base de riz, de céréales (pain, pâtes, semoule), légumineuses, légumes et fruits, lui convient parfaitement et les précautions à prendre, sont les mêmes que pour l’alimentation humaine végétarienne ou végétalienne. Des croquettes végétales sont parfois trouvables dans des magasins bio (importées du Royaume-Uni et des Pays-Bas). Pour les chats par contre, il n’est pas possible de les nourrir à base de végétaux sans suppléments. Ils ont besoin de trois nutriments qu’ils ne peuvent se procurer dans les végétaux : la vitamine A, la taurine et l’acide arachidonique. Ces différents produits peuvent être synthétisés à partir de minéraux. Il existe au Royaume-Uni et aux USA un supplément pour chats regroupant ces trois produits manquants dans les végétaux. Il peut être commandé au Royaume-Uni à la Vegan Society (voir contact page 47) ou en France à l’association Veg’et Chat (Veg’et Chat, Valérie, le Cordier, 6 rue le Cordier, 30000 Nîmes. Site : http://www.vegechat.org/ ), il n’est pas très cher. C’est une poudre dont il faut donner environ 2g par jour, avec des recettes à faire soi-même (fournies avec le produit). Pour les chats, le passage se fait globalement aussi bien qu’entre deux marques de boîtes. Ces recettes contiennent de la levure, qu’il est de toute façon conseillé de leur donner pour sa grande teneur en protéines. Elle est généralement très appréciée par les chats. La levure destinée à l’alimentation humaine peut parfaitement faire l’affaire.

Il est amusant de savoir que la consommation exclusive de viande que donnent certains humains à leurs chiens et chats les rend malade : « l’ostéofibrose est beaucoup plus répandue et rend compte de troubles variés. En pratique, l’affection est si souvent liée à une consommation exclusive de viande (laquelle est prise pour l’aliment idéal du carnivore), qu’on la désigne communément sous le terme de « syndrome du régime tout viande ». L’excès protéique d’un tel régime ne peut qu’aggraver les conséquences du déséquilibre phosphocalcique puisqu’il entrave l’assimilation du calcium. En outre, il s’accompagne de carences en cuivre, iode, vitamine A et B2, également néfastes à l’ostéogenèse » (Walker et Linkswiller, 1972).

* Combien y a-t-il de végétariens et de végétaliens ? : les statistiques récentes, définissent le nombre de végétariens à, entre, 1% de la population française (cahiers de l’OCHA, op. cit., p. 55) et 1,5% (CFES, baromètre santé nutrition, 1996, p. 32). Ce qui est en accord avec les statistiques de l’INSEE. Le Quid 1997 (Quid 1997, éd. Robert Laffont, p. 1265) indique « quelques centaines de milliers ». Le nombre de végétaliens est, lui, défini à 0,2% de la population française (CFES, baromètre santé nutrition, 1996, p. 32). En réalité, ces statistiques sont fortement surévaluées. Si on se réfère à une étude très détaillée faite sur 94 adhérents d’une association végétarienne (Alliance Végétarienne), en 1997, alors qu’on peut supposer que se sont des personnes qui sont très bien informées, juste 61% étaient végétariennes « à temps plein », 6% étaient végétaliennes « à temps plein » et 33% mangeaient un peu de viande. Rapporté à une population plus vaste et moins impliquée, et si on ne prend en compte que ceux qui sont végétariens depuis une période significative d’au moins deux ans (il faut commencer un jour, mais être végétarien depuis peu n’est pas significatif), le nombre de végétariens et de végétaliens en France doit être plutôt au moins deux fois inférieur à ces statistiques. La population végétarienne et végétalienne n’est pas non plus stable, certains arrêtent au bout de quelques mois ou quelques années, certains le redeviennent à nouveau, des omnivores évoluent aussi vers le végétarisme et le végétalisme.

* Le bio ne rime pas toujours avec végétarisme et végétalisme… Les agriculteurs « bios », peuvent des fois utiliser des déchets d’abattoir pour fertiliser leur sol (sang, viande, os, farine de plumes, poils de cochon). Beaucoup utilisent du fumier, des fientes, purins, issus d’élevages d’animaux. Certains utilisent du guano. Il est pourtant tout à fait possible de ne pas utiliser de tels produits (compost végétal par exemple).

Des animaux (rongeurs, taupes, oiseaux, etc. ) peuvent être tués accidentellement lors des travaux agricoles. Des insectes peuvent aussi être tués, volontairement pour protéger les cultures ou involontairement lors des travaux agricoles.
L’agriculture industrielle, actuellement, utilise essentiellement des produits d’origine minérale (engrais azoté fabriqué chimiquement) pour la fertilisation. Les pesticides qu’elle utilise sont testés sur les animaux.
* Les pesticides : on ingère des pesticides quand on mange des végétaux, sauf s’ils sont bios (en théorie), mais les animaux d’élevage aussi, et les éleveurs ne leur donnent pas des aliments bio. On connaît le phénomène de concentration dans les chaînes alimentaires, et il est à parier, que la viande, le lait et les œufs sont nettement plus riches en résidus de pesticides divers que les végétaux qu’on peut manger à la place. De plus, comme le passage par le corps d’un animal est un gaspillage de ressources (il faut plusieurs grammes de protéines végétales pour obtenir un gramme de protéines de viande), la production de viande impose à l’agriculture de hauts rendements ; d’où la nécessité accrue d’utilisation de pesticides (testés sur les animaux).

Des produits végétaliens pré-cuisinés :
- les margarines végétales : attention à la composition ! Actuellement dans les magasins de la région toulousaine, juste quelques marques sont acceptables pour un végétalien : marques « Bonneterre » et « Rapunzel Soma » si on fait confiance à la composition marquée sur l’emballage, elles sont trouvables en magasins bio. Pour celles des grandes surfaces, la marque « Prima » serait acceptable (à vérifier). Les autres contiennent du lait ou des dérivés du lait, du lactose, de l’arôme de lait, etc. des graisses animales, de la vitamine D3. Vérifiez toujours la composition car elle peut évoluer dans le temps et n’hésitez pas à contacter le fabriquant. « 100% végétal » ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’ingrédient autre que végétal…
- des saucisses végétales : magasins bios uniquement actuellement.
- yaourt végétal : le ferment peut être d’origine animale. Le bifidus et l’acidophidus utilisé par « Sojasun » seraient des bactéries (pas d’information plus précise). Leurs produits ne contiennent pas de présure. Des yaourts végétaux de « Sojasun » sont fortifiés en vitamine B12, mais nous n’avons pas d’info sur l’origine de la B12, écrivez-leur.
- galettes végétales, crème de soja sont trouvables dans des magasins bios ou même en grandes surfaces (bien lire les étiquettes de composition !).
- du chocolat noir 100% végétal est trouvable en grande surface, toutefois, il n’est pas sûr que lors de la fabrication, les usines qui produisent du chocolat au lait et du chocolat végétal, nettoient méticuleusement les appareillages entre les séries. Elles ne sont pas, non plus, à l’abri d’une erreur. Ceci est valable pour toutes les usines non strictement végétariennes ou végétaliennes et pour tous les produits. Les firmes spécialisées dans les produits 100% végétaux sont plus sûres et sont à privilégier. Il existe aussi de la poudre de cacao à 100% qui à moins de risque de contenir des traces de produits animaux que le chocolat en tablette.

* Le prix du végétarisme et du végétalisme : Des personnes nous disent parfois qu’être végétarien ou végétalien doit coûter cher. Pourtant les aliments qui sont les plus chers ne sont nullement les pommes de terres, les pâtes, le pain, les haricots, le riz, la salade, les carottes, pommes, bananes, poires, en résumé les céréales, légumineuses, légumes et fruits. L’aliment de consommation courante le plus cher est la viande, il est même synonyme de richesse par rapport aux végétaux, pour beaucoup d’omnivores. Alors qu’est-ce qui serait cher dans les végétaux ? Les végétaux bios ? Mais encore faut-ils les comparer à la viande « bio ». Les végétaux bios ne sont pas plus « végétariens » ou « végétaliens » que les autres, si des fois nous en prenons, ce n’est pas pour cette raison (mais plutôt pour des raisons de sauvegarde de l’environnement par exemple), et nous pouvons parfois nous permettre ce « luxe » car notre alimentation nous fait faire des économies.
Pour la plupart d’entre-nous, nous ne mangeons pas chaque jour des galettes végétales, saucisses végétales, des crèmes de soja, et d’autres préparations précuisinées végétales. Nous n’en avons nul besoin. Nous pouvons consommer, bien sûr, du lait de soja, des margarines végétales, qui peuvent être un peu plus chers que les produits concurrents à base de lait de vache, mais il est clair que globalement l’argument financier qui voudrait faire croire qu’être végétarien ou végétalien est cher ne tient pas la route. De plus, si le lait de soja est plus cher actuellement que le lait de vache, c’est uniquement dû aux faibles quantités de lait de soja fabriquées. Tous ces produits végétariens et végétaliens, fabriqués en masse, auraient un prix dérisoire.

* Un label de qualité végétarien et végétalien : l’association Alliance Végétarienne a mis en place un label certifiant que les produits sont valables pour les végétariens et / ou les végétaliens. Il est important de montrer notre préoccupation pour la composition strictement végétarienne et végétalienne des produits car ainsi les fabricants s’en inquièteront ! La peur de perdre des clients les fera réagir. Renseignez-vous à Alliance Végétarienne pour avoir leur liste. N’hésitez pas à écrire, téléphoner aux firmes pour demander des renseignements sur la composition de leurs produits (en précisant pourquoi vous vous renseignez), plus nous serons nombreux à le faire, plus elles y feront attention !

Cette brochure a été réalisée, en septembre 1999 et réactualisée en 2004, par l’Association Végétarienne & Végétalienne d’InformationS (A.V.I.S), groupe local de militant(e)s végétarien(ne)s et végétalien(ne)s de la région toulousaine. L’Association Végétarienne & Végétalienne d’InformationS est active depuis 1997 aux travers de distributions de tracts, tenues de tables de presses, organisation de journées d’informations, etc..
La brochure regroupe des textes que nous avons rédigé nous-mêmes ou que nous avons repiqué ailleurs.
Aucun droit d’auteur ne protége cette brochure et toutes les duplications gratuites sont vivement conseillées.
Cette brochure est disponible gratuitement « de la main à la main ».
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Végétarien & Végétalien VIVRE SANS MANGER LES ANIMAUX (Médecines douces - Diététique, Alimentation)    -    Auteur : Maria - Canada


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